L'église Saint-Martin

Une fondation mérovingienne

 

 

L’église paroissiale semble avoir toujours été dédiée à Saint Martin, patronage très fréquent en Lorraine et qui correspond à une fondation d’époque mérovingienne, vraisemblablement du VIe siècle, comme le prouvent les sépultures mises au jour en 1852 côté Nord de l’édifice. L’église primitive a été édifiée à l’emplacement de la villa gallo-romaine qui occupait ces lieux dans les premiers siècles. Une petite communauté s’est développée autour, jusqu’à constituer un village. On ne sait rien de l’évolution du sanctuaire au cours du haut Moyen Âge et on ne trouve les premières mentions de son existence que dans des actes relatifs à la fondation de l’abbaye au Xe siècle.

L’église médiévale était composée d’un chœur à chevet plat, couvert d’une voûte sur croisée d’ogives et d’une nef unique terminée par une tour. A la fin du XVIIe siècle on y avait adjoint une chapelle latérale sur le côté N-E. La nef et la tour ont été détruites en 1887 pour permettre  un agrandissement de l’édifice. L’église actuelle a conservé le chœur du XVe siècle ; elle est composée d’une nef à 5 travées et de deux collatéraux. L’entrée se fait par la tour dont la rosace accueille la seule représentation ancienne de Saint-Martin dans ce sanctuaire.

 

 

Les peintures murales du XVe siècle

Le chœur, inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 2015, est orné de peintures murales découvertes en 1974 et récemment restaurées.  Celles-ci composent un des plus beaux programmes iconographiques médiévaux en Lorraine. Bien qu'une partie du décor ait été irrémédiablement perdue, la restauration a permis de retrouver la lisibilité de la plupart des scènes et d'en rendre le message accessible.

La voûte porte une représentation du Jugement dernier et le traditionnel tétramorphe, c'est à dire les figures symbolisant les quatre évangélistes. Sur les murs latéraux, sont peints des épisodes de l'Evangile ou des scènes tirées de la vie des saints.

 

 

 

 

 


Saint-Martin : musée d'art religieux

Les peintures

Quatre tableaux réalisés dans le courant du premier quart du XVIIe siècle et caractéristiques de l’art influencé par l’esprit de  la Contre-réforme catholique.


Le tableau de Saint Gauzelin, qui illustre la  légende de la fondation du monastère, se trouvait dans l’église abbatiale.

 

L’extase de Saint François de Jean Le Clerc, peintre de  l’Ecole lorraine (1586 -1633).

 

Saint Nicolas et Saint Sébastien, protecteurs de la Lorraine et de la ville de Nancy.
Le quatrième tableau représente saint Roch invoqué contre la peste et les maladies contagieuses.

 

Les statues

Les trois statues en pierre proviennent de l'abbaye. Placée dans la niche du mur chevet, la remarquable  Vierge à l'Enfant est un chef-d'oeuvre de la sculpture gothique lorraine. Elle date de 1315-1320.


Les deux autres statues se trouvent dans le bas-côté droit. Elles datent du XVe siècle et à l'origine étaient polychromes. L'une représente Gauzelin portant la maquette de son église, et l'autre saint Nicolas.

 

 

 


Deux anges céroféraires (qui portent des cierges) en bois de tilleul polychrome se trouvaient à la chapelle St-Antoine. Ils datent du XVIIIe siècle.


La chaire à prêcher a également été sauvée de l'ancienne église abbatiale. Elle date du XVIIIe siècle. Le fond porte les armoiries d'Anne-Marie d'Eltz d'Ottange, abbesse de 1716 à 1760.


Les vitraux

Les vitraux, réalisés pour la plupart en 1954 par les Ateliers Benoît, illustrent des scènes bibliques ainsi que certains enseignements de l’Eglise catholique. Ils évoquent également des éléments de l’histoire de Bouxières, la fondation de l’abbaye, la vie de Saint Martin et de Saint Gauzelin. Les vitraux abstraits de part et d'autre de l'entrée sont plus tardifs.

 


Le cimetière

Le cimetière, qui autrefois entourait totalement l'église, est situé au lieu-dit « Derrière-Saint-Martin ».C'est un lieu de mémoire particulier puisqu'on y trouve la tombe de Louis Guingot (1864-1948). Peintre de l'Ecole de Nancy, il a été au début de la Grande Guerre l'inventeur de la toile de camouflage. On peut y voir également les tombes de cinq Bouxiérois, officiers de l'armée de Napoléon III, morts aux batailles de Magenta et Solferino en 1859.

 

Sources :
Henry-Antoine REGNARD DE GIRONCOURT
Henri LEPAGE
Robert-Henri BAUTIER
Joseph Adolf SCHMOLL
Lucien GEINDRE
Connaissance et Renaissance du Vieux Bouxières

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