La Mine

Dans la deuxième moitié du XIXe la sidérurgie lorraine connaît un essor considérable, et partout on recherche les gisements de minerai de fer. Des mines sont ouvertes dans presque toutes les communes situées au nord de Nancy. Celle de Bouxières a été exploitée de 1859 à 1931 et dans cette période la population a plus que doublé. Le nom de certaines rues nous rappelle ce passé industriel : rue du Carreau, rue de la Mine, rue de Montataire, rue du Plan, place Sainte Barbe.

La situation


La mine occupait une superficie de 328ha. Le site d’extraction était situé au nord de la commune, à proximité de l’actuelle rue de la Goulotte : Trois galeries ont été creusées au lieu-dit Jericho , puis une quatrième au Champ Retrait, sous la route de Faulx et le bois du Chanois.

Elles portaient des noms : la Jericho, la Sainte-Barbe, la galerie Nord et la galerie Nouvelle. Une galerie de drainage a été creusée au Fond de l’Etang, afin que les eaux infiltrant les galeries de mine en amont s’écoulent vers l’étang de Merrey.

 


L'exploitation

Les explosifs utilisés pour exploiter la veine de minerai étaient stockés dans une poudrière située à l'écart. Les mineurs ne devaient pas gâcher ces explosifs, car ils avaient dû les acheter eux-mêmes. La dynamite était placée dans les trous profonds forés à l’aide de la tarière longue de plus d’un mètre.

Les wagonnets de minerai étaient tirés dans les galeries par des chevaux, puis ils roulaient lentement par rames de six jusqu’au carreau de la mine. Ils descendaient ensuite jusqu’à la route de Custines sur un plan incliné appelé « plan du milieu » (actuelle rue du Ruisseau), à l’aide d’un câble enroulé autour d’un treuil.
Vers 1920, une locomotive à essence est venue compléter la traction animale.

L'acheminement du minerai vers l'usine

Deux ponts situés derrière l’actuelle zone commerciale permettaient de traverser les prés et de franchir la Meurthe pour acheminer le minerai aux hauts-fourneaux de l’usine de Montataire (proche de l’actuel port de Frouard).

 

Les ouvriers

La mine de Bouxières employait au maximum une centaine d’ouvriers. Les mineurs changeaient souvent d’employeur, la rémunération pouvant varier de quelques centimes d’une mine à l’autre. La production pouvait dépasser les 700 T de minerai par jour. La mutuelle des mineurs a permis des réalisations à caractère social, pouvant aller jusqu’à la construction de maisons individuelles. Les mineurs honorés par leur Mutuelle recevaient cette médaille en récompense de leurs services. Ils la portaient en certaines occasions comme le jour de la Sainte Barbe.

 



L'usine de Montataire de Frouard


Montataire est une commune de l’Oise, où une première fonderie avait été créée dès 1792.
En 1868, la société des Forges et Fonderies de Montataire rachète l’usine construite à Frouard en 1857, puis deviendra concessionnaire de la mine de Bouxières quelques années plus tard.
En 1872, les trois hauts-fourneaux de Frouard produisent en moyenne 2500T de fonte par jour, l’effectif étant alors passé de 80 ouvriers en 1860 à plus de 500.
Mais les difficultés vont se succéder, notamment suite à la construction d’un complexe sidérurgique à Pompey (Dupont & Dreyfus) et l’effectif retombe à 375 en 1875.
Des grèves dans les houillères entraînent une pénurie de coke. Des mouvements sociaux au début du XXe siècle puis la 1ère guerre mondiale provoquent une importante baisse d’effectif.
C’est finalement la crise mondiale de 1929 qui aura raison de l’usine de Montataire : elle ferme définitivement ses portes le 1er novembre 1931.


Sources :
Connaissance et Renaissance du Vieux Bouxières
www.vieuxbouxieres.com

 

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