La crypte de saint Gauzelin

L'une des cryptes les plus anciennes de France.

La crypte de saint Gauzelin

 

Gauzlinus est resté 40 ans sur le siège épiscopal de Toul et la fondation du monastère de Bouxières est sa réalisation la plus durable. Ses prédécesseurs avaient voulu être inhumés dans les abbayes touloises de St-Mansuy et de St-Evre ou dans leur église cathédrale mais Gauzelin avait choisi l’abbaye de Bouxières pour être le lieu de sa sépulture.

Quand il meurt, le 7 septembre 962, son corps est transporté ici, dans la crypte que les moniales ont fait bâtir à l’extérieur de leur petit monastère.

On en voit le mur occidental, percé de trois fenêtres et on remarque l’appareil de pierres en arête de poisson, preuve de l’ancienneté de cette construction. Gauzelin n’a pas été enterré mais son corps a été déposé dans un sarcophage placé en élévation, devant lequel les pèlerins venaient prier, puisque très vite des miracles lui ont été attribués.

La crypte se présente comme une vaste salle de près de 40 m2 couverte à l’origine d’un toit charpenté. Celui-ci fut remplacé au siècle suivant par une voûte en berceau à la période où la nef de l’église abbatiale a été prolongée pour venir s’appuyer sur la crypte. Néanmoins il n’y a jamais eu de passage direct entre ces deux espaces entièrement séparés.

L’entrée dans la crypte se faisait par l’extérieur du monastère, sur la terrasse de Beauregard. Les pèlerins pénétraient par une porte sur le côté droit et quittaient les lieux par une porte aménagée dans le mur opposé.

Malgré la translation partielle et progressive des reliques vers l’église, la crypte a probablement continué à être un lieu de vénération et de prière mais elle n’a reçu aucun aménagement particulier, aucun embellissement ni subi aucune destruction. Elle est restée dans son état primitif, ce qui en fait une des plus anciennes cryptes de France.

Un appareil en arête-de-poisson

L’arête-de-poisson, que l’on désigne aussi par le terme latin opus spicatum est une technique de construction héritée des Romains et qu’en Lorraine, on n’a guère utilisé au-delà de l’époque préromane.

Elle consiste à aligner des rangées de pierres plates de biais, dans un sens puis dans l’autre, sans doute pour produire un effet décoratif.

Le terrain a imposé des contraintes aux bâtisseurs du monastère qui, selon la règle fidèlement observée au Moyen Âge, devait être orienté, c’est-à-dire suivre un axe ouest-est.

Il a donc été édifié à l’emplacement d’une antique chapelle ruinée pour pouvoir en réemployer les matériaux et sur une terrasse en contrebas du sommet de la colline pour le protéger des vents d’est et du nord. L’espace disponible était resserré et surtout limité par un abrupt donnant sur une pente escarpée, ce qui explique en partie les dimensions réduites et la difficulté d’y inclure le mausolée de Gauzelin.

Les reliques

Les reliques font, avec le trésor constitué des objets de culte de Gauzelin, la richesse de l’abbaye.

La vénération dont Gauzelin avait fait l’objet de son vivant s’est accrue après sa mort.

Les pèlerins venaient déjà honorer une représentation miraculeuse de la Vierge et la présence de la dépouille de l’évêque fondateur du monastère n’a fait que renforcer la piété populaire.

Il est certain qu’aux siècles suivants les ossements furent placés en partie ou en totalité dans une châsse exposée à la vénération des fidèles, en même temps qu’un chef reliquaire et un bras reliquaire étaient translatés dans l’église, la crypte perdant petit à petit sa fonction première.

 

Le saviez-vous ?

La tradition rapporte de nombreux miracles dont celui d'un muet qui aurait retrouvé la parole grâce à l'image de la Vierge apportée par Gauzelin. En souvenir de cet épisode, les chanoinesses prirent l'habitude d'héberger et d'employer un muet. Un document de 1796 signale la présence d'un terrain appelé « cimetière des muets » à droite de l'église abbatiale.

Sources : 
Connaissance et Renaissance du Vieux Bouxières

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